Règlement du Sénat sur l'honneur universitaire
A. Introduction
Toute conduite qui viole l'éthique et les normes
légales de la collectivité universitaire et des différents
programmes de spécialisation peut entraîner de sérieuses
conséquences. Les règlements sur l'honneur universitaire
réaffirment et précisent l'obligation pour les membres de
l'Université de maintenir dans toute leur intégrité
les normes de l'honneur universitaire. Ils précisent la responsabilité
qui incombe aux professeurs de favoriser le maintien de normes honorables
et aux étudiants de connaître et respecter ces normes.
B. Rôle des professeurs et des étudiants
Une connaissance précise de ce qu'est l'honneur universitaire
et des responsabilités qu'il entraîne est à la base d'un enseignement
de qualité. Les professeurs devraient prendre en considération tout ce
qui concerne l'honneur universitaire dans leurs cours et dans leurs recherches.
Un modèle positif est particulièrement important pour les étudiants qui
doivent eux-mêmes devenir assistants d'enseignement ou entreprendre des
travaux universitaires. Tout étudiant a la responsabilité personnelle
de respecter ces normes et, en cas d'hésitation, il doit consulter un
professeur pour déterminer la conduite à tenir.
C. Pressions qui peuvent amener des atteintes à l'honneur
universitaire
Les exigences d'une éducation universitaire peuvent
pousser certains à porter atteinte à l'honneur universitaire. Des
pressions s'exercent sur les étudiants pour obtenir d'excellentes
notes, un soutien financier, respecter les dates limites de publication
ou de recherche, être reconnu par la communauté savante, ou trouver un
travail. Bien que les professeurs puissent aider les étudiants à maintenir
l'honneur universitaire, tout étudiant est finalement responsable
de maintenir son honneur universitaire.
D. Atteintes graves à l'honneur universitaire
Remarque : Ce résumé n'est pas exhaustif. Dans
certains cas les règlements universitaires touchant les questions non
universitaires peuvent prévaloir. Certaines infractions universitaires
constituent également des infractions au Code criminel du Canada. Un étudiant
accusé d'infraction au règlement universitaire peut également être inculpé.
Une accusation peut également être portée contre un étudiant de York pour
des infractions commises dans un autre établissement éducatif.
Tricherie : Tenter d'obtenir un avantage
illicite lors d'une évaluation universitaire constitue une tricherie.
Parmi les différentes formes de ce type d'atteinte à l'honneur universitaire
on peut citer : obtenir copie d'un examen ou avoir connaissance des
questions de l'examen, avant qu'il soit officiellement commencé ;
copier, dans un examen, la réponse d'un autre candidat ; consulter,
au cours d'un examen, une source non autorisée ; obtenir de l'aide
au moyen de documents, d'appareils ou d'autres moyens non autorisés par
le professeur; ou modifier le résultat obtenu à un examen.
Il est également illicite de soumettre dans un cours
un travail qui a déjà été effectué pour un autre cours sans avoir obtenu
au préalable le consentement exprès des professeurs concernés. Il est
normal qu'un étudiant puisse désirer poursuivre et approfondir une recherche
dans un domaine en préparant un nouveau travail, mais il doit comprendre
qu'une telle pratique peut aller à l'encontre de l'objectif même du travail
demandé. Dans tous les cas l'étudiant doit demander l'autorisation au
professeur concerné et obtenir sa permission écrite.
Usurpation d'identité : C'est une atteinte
à l'honneur universitaire que de se faire remplacer par une autre personne
dans une classe, un test, un examen ou toute forme de travail exigé dans
un cours. L'usurpateur et la personne remplacée peuvent tous deux être
poursuivis.
Plagiat et autre forme d'appropriation du travail
d'autrui : C'est un plagiat que de s'approprier les idées ou
les écrits de quelqu'un d'autre. La forme la plus évidente de ce type
d'atteinte à l'honneur universitaire consiste à emprunter un document
écrit par un autre, ou une partie du document, et à le présenter comme
sien. Cependant, paraphraser les écrits d'une autre personne sans mentionner
clairement qu'il s'agit d'un emprunt peut également constituer un plagiat.
C'est également une atteinte à l'honneur universitaire que d'emprunter
la création artistique ou technique d'une autre personne et de la faire
passer pour sienne. Tout comme dans la préparation et la publication de
documents écrits, on doit respecter des normes de conduite dans la création
et la présentation de pièces musicales, de tableaux, dessins, pas de danse,
photographies et autres uvres artistiques et techniques. Emprunter directement
dans ces domaines artistiques constitue un vol du travail d'autrui. Cela
ne signifie pas cependant que les étudiants ne peuvent pas utiliser le
travail d'autres personnes en indiquant clairement leur source.
Pratiques de recherche illicites : Dans
de nombreux cas les activités universitaires exigent que l'on rassemble,
analyse, interprète et publie des renseignements ou des données obtenues
dans un laboratoire scientifique ou sur le terrain. Les occasions de s'écarter
des normes acceptables de conduite peuvent être plus nombreuses encore
dans ce domaine, où la supervision est moins directe, que dans la salle
de classe. Cela constitue par exemple des pratiques illicites que de rapporter
des résultats de recherches que l'on sait erronés, falsifiés ou fabriqués ;
d'emprunter ou d'utiliser les résultats de recherches d'autres personnes
sans en avoir obtenu l'autorisation et sans l'indiquer ; de fausser
des résultats de recherches ou de tromper sur les méthodes utilisées ;
de cacher ou d'omettre des renseignements ou des données contraires à
la notion ou aux hypothèse proposées. De plus, tous les chercheurs ont
l'obligation de ne rien entreprendre qui puisse nuire aux recherches présentes
ou futures d'autres chercheurs. Cette obligation touche également les
étudiants de l'Université York lorsqu'ils travaillent à l'extérieur de
l'Université.
Publication malhonnête : Dans la plupart
des cas, le but de la recherche est de disséminer les connaissances, le
plus souvent sous forme de publication de documents. On peut même dire
que dans de nombreuses disciplines la promotion professionnelle d'un individu
est liée largement au nombre et à la qualité de ses publications. C'est
une violation de l'honneur universitaire que de publier sciemment des
documents qui tromperont les lecteurs ; parce qu'ils comprennent
des données ou des renseignement erronés ou falsifiés ; parce que
les noms de collaborateurs et coauteurs y sont omis ou parce qu'ils donnent
comme coauteurs les noms d'individus qui n'ont pas participé au travail.
Le plagiat est également considéré comme une forme de publication malhonnête.
Diffusion prématurée orale ou écrite d'informations :
Toute information ou donnée expérimentale recueillie auprès d'un professeur
ou d'un autre étudiant ne doit pas être soumise pour publication prématurément
sans le consentement des personnes concernées.
Diffusion de renseignements confidentiels :
Un étudiant peut être amené à participer à l'évaluation d'une demande
confidentielle de subvention ou d'un manuscrit soumis pour aide à la publication.
Il est malhonnête d'utiliser ou de divulguer les idées ou les données
d'autrui dont on a eu connaissance en confidence. À moins d'y être spécifiquement
autorisé, il est malhonnête de se procurer un mot de passe d'une autre
personne, ou de copier ou modifier les données d'un dossier ou d'un programme
d'une autre personne. L'autorisation expresse doit provenir de l'auteur
ou du propriétaire du dossier en question, ou d'un professeur, ou d'un
membre autorisé de l'administration. De même, il est interdit de violer
l'intégrité d'un système informatique et de harceler un autre usager,
d'endommager un logiciel ou du matériel, de se dérober au paiement de
droits réglementaires.
Falsification ou modification non autorisée de dossier
universitaire : C'est une atteinte à l'honneur universitaire
que de modifier, forger, ou de quelque façon que ce soit d'altérer les
résultats d'un examen, d'un relevé de notes, d'une note, d'une lettre
de recommandation ou tout autre document du même type. C'est également
une forme d'atteinte à l'honneur universitaire que de présenter de fausses
informations ou de faire de fausses déclarations, de falsifier ou de modifier
des documents officiels ou des relevés attestant la situation scolaire
d'un étudiant, ses qualifications et sa préparation ou de tenter de le
faire ou d'amener d'autres personnes à le faire, avec l'intention de tromper
un professeur, une unité universitaire, un service ou un comité Toute
omission de renseignement concernant une inscription antérieure dans un
autre établissement post-secondaire au moment de la demande d'admission
constitue également une infraction.
Obstruction des activités universitaires d'autrui :
C'est une atteinte à l'honneur universitaire que de gêner les activités
universitaires d'une autre personne dans le but de la harceler ou d'en
obtenir des avantages malhonnêtes. Cela comprend la modification ou la
détérioration de données expérimentales, obtenues sur des sujets humains
ou animaux, l'altération de produits chimiques utilisés pour la recherche
scientifique ou de tout autre objet d'étude, l'ingérence dans des relations
ou dans la création artistique (peinture, sculpture ou film).
Aide ou encouragement à une conduite malhonnête :
Aider ou encourager sciemment quelqu'un à porter atteinte à l'honneur
universitaire constitue également une conduite malhonnête. Cela comprend,
entre autre, aider quelqu'un à préparer un travail qui doit être soumis
pour évaluation, vendre un essai ou tout autre travail universitaire qui
sera ensuite soumis pour évaluation.
E. Sanctions pour atteinte à l'honneur universitaire
Lorsqu'une atteinte à l'honneur universitaire a été
dûment constatée elle peut être sanctionnée par une ou plusieurs des sanctions
suivantes :
(a) réprimande ou avertissement oral ou écrit ;
(b) obligation de refaire un travail ou un examen ;
(c) diminution de la notre reçue au travail ou à l'examen ;
(d) échec au cours ;
(e) suspension de l'Université pour une période déterminée1 ;
(f) inscription de l'infraction dans le dossier universitaire2 ;
(g) non délivrance ou annulation du diplôme ou certificat
de York3.
1 Cette sanction ne peut être imposée que par un comité
de faculté dûment autorisé par le Sénat à la prononcer.
2 L'étudiant peut déposer auprès du comité d'appel
du Sénat une pétition pour faire enlever de son dossier la mention de
l'infraction après une période de cinq ans après la date de l'inscription.
3 Lorsqu'une faculté décide d'annuler un diplôme ou
certificat, la décision, accompagnée de tous les documents à l'appui,
doit être communiquée au comité d'appel du Sénat afin qu'elle soit approuvée
au nom du Sénat.
Dans tous les cas d'atteinte à l'honneur universitaire,
une mention de l'infraction est inscrite de manière permanente dans le
dossier personnel de l'étudiant. Cette mention est strictement à usage
interne.
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